Publié dans Economie

Carburant - Les prix internationaux explosent, quid de Madagascar ?

Publié le jeudi, 10 mars 2022

Doublé. Le cours du Brent s’est envolé de 70 USD en mars 2021 à près de 140 USD un an après. La guerre en Ukraine attise les craintes des marchés. Pour ce qui est de Madagascar, le prix reste inchangé pour le moment, ceci est confirmé par une publication du ministère de l’Energie et des Hydrocarbures tout récemment. De plus, autrement dit, le Gouvernement a décidé de prendre en charge les différences pour que le prix à la pompe demeure proportionnel au coût du baril acheté à 70 USD, bien que le prix du baril atteigne hier le double. Alors qu’ailleurs, les prix à la pompe n’ont cessé d’augmenter, battant de nouveau record dans le monde entier. Toutes les prévisions annoncent une poursuite de cette tendance dans les prochaines semaines. 

La plupart des craintes de hausse vertigineuse sont localisées dans les pays européens. Cependant, cela pourrait aussi signifier la fin du système subventionné en Afrique. En effet, pour le moment, en comparaison entre l’Europe et l’Afrique, les consommateurs africains ne sont pas encore en souffrance à l’image de la Tanzanie qui affiche à peu près 4 126 Ar /litre d’essence contre 4 192 Ar/litre en Côte d’Ivoire, 4 465 Ar/litre au Sénégal, 4 771 Ar / litre au Ghana et 4 100 Ar à Madagascar. De l’autre côté, les pays européens affichent 8 500 Ar/litre. Autrement dit, presque 2 euros en France par exemple. Raison pour laquelle, ces dernières semaines, le Gouvernement au travers du ministre en charge des Hydrocarbures a entamé les discussions avec les pétroliers sur le rétablissement progressif de la vérité des prix à la pompe. 

La raison étant que les engagements de l’Etat malagasy envers le FMI prévoient une limitation des subventions que l’Etat pourrait accorder aux pétroliers, ce que le FMI n’a de cesse de rappeler au Gouvernement malagasy. Et même si les consommateurs sont pour le moment épargnés, de leur côté, les finances des pétroliers locaux sont totalement dans le rouge, du fait de l’énorme distorsion entre le prix à la pompe fixé et la hausse brutale du pétrole, le tout aggravé par les impayés de la JIRAMA, lesquels se chiffrent à des centaines de milliards d’ariary. « Cette situation fait peser deux énormes risques sur l’économie nationale. Le premier est d’ordre financier et systémique : Une défaillance des distributeurs est possible et pourrait entrainer tout le secteur financier dans une spirale destructrice. Le second qui viendrait consécutivement, serait que les sociétés pétrolières n’auraient plus les moyens financiers auprès de leurs banques pour importer, ce qui pourrait entrainer tout le pays dans une crise sans précédent », explique un membre du cercle des économistes. Une façon pour ce dernier d’avancer que la seule solution pérenne et garantissant l’approvisionnement du pays passe par un retour progressif à la réalité des prix à la pompe. Ainsi, selon cet observateur, avec cette hausse inéluctable des prix à la pompe, Madagascar doit s’inspirer de la réaction immédiate de nos voisins africains à la crise mondiale du brut.

Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff